17.02.2018 – 7h du matin, nous traînons nos valises pour rejoindre notre point de rendez-vous avec la navette que nous avons réservé pour l’aéroport de Kirkenes, en Norvège. Trois heures de trajet durant lesquelles nous verrons pour la première fois de notre séjour un soleil resplendissant ! Car si nous n’avons pu que peu dormir, la route étant plus une vague piste de neige défoncée serpentant dans les collines qu’autre chose, nous avons le droit à un magnifique lever de soleil ; nous croisons même quelques rennes sauvages, entre deux cahots. Une petite pause dans une station à la lisière de la frontière par -12°C, le temps de se dégourdir les pattes et de rencontrer des voitures… russes ! En effet Kirkenes est située au nord de la Norvège dans la région du Finnmark, ce qui en fait l’aéroport norvégien le plus proche de la frontière finnoise (35 km), mais c’est aussi c’est la dernière ville norvégienne avant la frontière russe, à 60 km seulement vers l’est.

Le Dash-8 100/Q200, vitesse de croisière max : 482 km/h, passagers : 39, hélices : 2, Lily en panique : une seule !

Mais nous nous arrêterons à l’aéroport, Mourmansk attendra 🙂 Nous continuons notre route dans le paysage désormais plus escarpé de la Norvège. Arrivés une heure plus tôt, nous soufflons un peu ; nous pensions avoir moins d’une heure une fois sur place, l’heure indiquée sur la réservation étant précisée comme heure norvégienne – finalement, c’était l’heure de Finlande ! Nous voilà donc de retour dans notre propre fuseau horaire, et ce sans accroc. Je découvre ce tout petit avion, dans ce tout petit aéroport, non sans quelque angoisse …

Hormis ses hélices qui lui donnent un petit côté vintage avec sa belle robe verte, cet instrument de torture (de mon seul point de vue !) a la particularité de desservir les villes du nord comme le ferait un train ou un bus ; ainsi après avoir décollé, nous atterrissons de l’autre côté du bras de mer à Vadso, à peine 15 minutes plus tard ! Prochain arrêt Tromsø, et le paysage nous donne un aperçu stupéfiant des majestueux fjords.

L’avion longe la côte nord de la Norvège sur presque toute sa longueur, nous offrant une vue imprenable sur les montagnes que l’on s’amuse à identifier, carte trouvée dans le magazine de l’avion à l’appui. Une heure de spectacle qui s’achève par un atterrissage sur la piste ensoleillée de Tromsø, parfaite conclusion pour ce vol que j’appréhendais tant !

Nous prenons le bus et nous lançons à la recherche de notre AirBnB, un studio dans une maison sur les hauteurs de la ville, avec une vue sur le port et sur le continent, où nous pouvons même apercevoir la Cathédrale Arctique, l’un des symboles de Tromsø. Nos bagages déposés, nous sortons en ville passer le temps en attendant nos hôtes pour la soirée, à savoir les parents de Ben, qui par un hasard de planning arrivent ce soir à Tromsø pour une croisière ultra sportive sur les fjords que nous avons survolés plus tôt (c’était sûrement moins fatiguant pour nous que pour eux 😀 ).

Nous découvrons pendant ce petit tour la ville qui est une vraie patinoire, regrettant de ne pas avoir pris de crampons ; les Sorel sont parfaites pour la neige, mais sont impuissantes face au verglas ! Mais cette glace – et ce froid – sont le prix à payer pour jouir de ce temps magnifique ! Je ferai quand même deux chutes pendant tout le séjour (sans trop de bobo), et mon téléphone lui aura droit à un vol plané dans une descente verglacée interrompue par la botte de Ben, sans quoi il finissait dans le port 1 km plus bas 😀

C’est la fin d’après-midi pour presque tous les commerces, mais nous expérimentons le Kiwi Market, un supermarché ouvert très tard et qui deviendra notre point de ravitaillement favori (j’adore les uniformes des employés !).

Un coucher de soleil sur les quais plus tard, notre petit groupe est enfin réuni sur le quai de l’Aztec Lady, et nous montons à bord pour un repas, invités par l’équipage à rester manger. La Lady en question vient de France, Granville plus précisément (décidément qu’ils sont forts ces Normands…). Escortée par son équipage, elle vient tous les ans en Norvège pour faire la saison, écumant les fjords pour offrir de magnifiques randos à ski à ses passagers, mais aussi le Spitzberg, dans l’archipel du Svalbard, 1 000 km plus au nord. Après cette belle soirée où nous en apprenons le plus possible de ces passionnés, nous abandonnons les parents et leurs amis à leur sort (6 jours de rando intensive dans le froid polaire, tout de même !) et choisissons de remonter chez nous tranquillement à pieds.

Quelle bonne décision (rentrer à pieds, pas les abandonner !) ! En vadrouille depuis une semaine sous des nuages de plomb, nous guettons le ciel en marchant, même si on nous a dit que les lumières de la ville ne laissent que peu de chances aux amateurs de ciels étoilés. C’est Ben qui le premier qui repère un … nuage ? Non, le nuage s’illumine, et se met à « danser » à une vitesse impressionnante ! On dirait un rideau de lumière agité par le souffle du vent, des volutes vertes et roses traversées par un souffle rapide et puissant, c’est juste indescriptible ! Le temps de s’offrir le plaisir de téléphoner aux parents en leur disant « Levez la tête ! », nous remontons en vitesse chercher le matériel photo qu’il me manque et nous nous dirigeons vers Prestvannet, un parc et son lac situés non loin de notre résidence.

C’est THE spot pour observer les aurores boréales en ville, nous nous y rendrons d’ailleurs plusieurs fois pendant notre séjour. Les arbres coupent un peu la lumière de cette dernière et le lac garantit un peu d’obscurité ; si c’est loin de l’idéale nuit noire qui révèle la moindre étoile qui se cache dans le ciel, c’est exceptionnel et très appréciable au milieu d’une zone urbaine – qui soit dit en passant est très éclairée je trouve ; si ma ville dansait avec des aurores tous les soirs, l’éclairage public serait coupé aux premières lueurs des étoiles (si seulement j’étais en mesure de le faire !!) ! Et là, on en prend plein les yeux …

18.02.2018 – Nous profitons de ce dimanche pour nous reposer (un peu) et explorer la ville. Après une petite session « bulles glacées » dans le soleil du matin, nous rejoignons tranquillement Polaria, un « Centre de découverte » consacré au milieu polaire. On y détaille sa faune & flore (avec un bel aquarium présentant les habitants de la Mer de Barents), son climat, sa géologie, mais aussi et surtout l’environnement et l’impact du réchauffement climatique sur cette région du globe.

Une visite assez courte mais intéressante, notamment à propos de ce dernier thème. Même en prenant notre temps et regardant les reportages diffusés, cela nous laisse du temps pour rejoindre le continent et la Cathédrale Arctique.

Nous partons donc à pieds pour le continent, retraversant la ville dans l’autre sens pour arriver au Pont de Tromsø. Ce dernier, construit en 1960 et d’une longueur d’1,03 km ne nous paraissait pas si … long ! Ça grimpe et j’ai une semaine de courbatures dans mes petites jambes, Ben doit m’attendre plusieurs fois parce que je m’ébahis du paysage en prenant des photos, mais nous arrivons enfin à la Cathédrale Arctique (Ishavskatedralen)

Cette église à l’architecture remarquable est devenue le symbole de la ville. Encore plus impressionnante illuminée de nuit, elle n’en reste pas moins exceptionnelle de jour. Construite en 1965 et conçue par l’architecte Jan Inge Hovig, elle doit sa forme à l’île Haja, au large de celle de Sommarøy, que nous irons voir plus tard. Son acoustique est réputée pour être exceptionnelle (des concerts sont souvent donnés) mais nous n’y rentrerons pas, l’intérieur étant assez petit et visible (y compris le vitrail) depuis l’extérieur, et l’entrée étant payante (5 €).

Rassérénés par cette petite pause nous poursuivons vers le téléphérique alias Fjellheisen, situé à 10 minutes de marche. Les départs sont fréquents pour monter en haut du mont Storsteinen, 431 m au dessus du niveau de la mer. La montée est rapide et il fait assez froid là haut mais le temps étant dégagé la vue est remarquable, assez pour faire oublier le manque de solitude (la surabondance de gens surtout !). On peut même marcher pour rejoindre un point plus en hauteur, mais aujourd’hui c’est glissade assurée et j’ai déjà mal aux pieds.

Nous profitons donc tranquillement du coucher du soleil en observant la ville s’illuminer peu à peu, pour finalement redescendre quand on aperçoit les prémices des aurores. Direction Prestvannet pour finir cette belle journée, mieux équipés cette fois (vive les thermos !).

19.02.2018 – Aujourd’hui nous faisons un crochet vers Bardu, à 3h de Tromsø, pour aller rendre visite aux loups du Polar Park. Le trajet commenté nous donne un avant goût des fjords et nous fait découvrir l’histoire locale. Ce parc animalier offre les plus grands espaces d’Europe à ses pensionnaires, et parmi les plus grands du monde, il faut donc ouvrir l’œil, mais loups, lynx et même ours brun (qui faisait une pause dans sa sieste hivernale) sont au rendez-vous. L’imposant bœuf musqué que vous pouvez apercevoir dans les photos est une vraie tête de mule qui a gentiment chargé en me voyant approcher -_-

Nous rentrons nous mettre au chaud, non sans apercevoir quelques aurores et préparons nos valises pour la dernière destination de ce voyage… l’archipel du Svalbard !

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